Sophie Forte

« Il y a de notre part à Françoise Dolto et moi, une volonté de réparer, de réconforter, de rapprocher les êtres aussi... »

Dans Lorsque Françoise paraît d'Éric Bu, qu'elle joue actuellement au Théâtre de l'Essaïon-Avignon, elle incarne la vie de Françoise Dolto. De ses blessures d'enfance à son discours et apports sur les relations parents-enfants, on découvre les moments clés de sa vie et comment la petite Françoise est devenue la "psychanalyste des enfants". Une pièce pleine de vie portée magistralement par Sophie Forte, et qui tout comme son héroïne, partage la même passion pour l'enfance !

« Écrire et faire rire... »

Qu'est-ce qui vous a fait aimer / choisir le théâtre ?

Je ne sais pas si je l’ai choisi. Je pense que la vie a choisi pour moi. J’ai toujours été la petite rigolote qui amusait la galerie. Je faisais rire pour être aimée, acceptée, et aussi pour tout dédramatiser, moi qui suis si anxieuse. C’est devenu une seconde nature. De la vie à la scène, il n’y avait qu’un pas.

Une rencontre artistique décisive ?

C’est justement quelqu’un que je n’ai pas vraiment rencontré : Raymond Devos. Je vivais à Lyon, ma maman m’a emmené le voir au théâtre des Célestins, je devais avoir dans les dix ans. C’était la première fois que j’allais au théâtre. J’en suis ressortie totalement emballée, et j’ai su, sans l’avouer, que je voulais faire ce métier. Enfin, la scène je n’étais pas sûre, mais écrire et faire rire, ça ne faisait aucun doute.

Je ne serais pas arrivée là si… ?

Si mes parents n’avaient pas cru en moi. J’ai suivi des études d’architecture à Lyon, par peur de monter sur les planches. Et puis une fois mon diplôme en poche, et après avoir croupi quelques mois dans un cabinet d’architectes, j’ai annoncé à mes parents que je voulais aller à Paris faire les cours Simon. Ils ont été surpris tout d’abord, puis très inquiets. Et finalement ils m’ont aidée et toujours encouragée. Ils étaient artistes tous les deux, papa dans la peinture et maman dans la mode, ils ont compris.

« Il y a de notre part à Françoise Dolto et moi, une volonté de réparer, de réconforter... »

Quel a été le déclencheur de Dolto, lorsque Françoise paraît ?

C’est Éric Bu qui en a eu l’idée. Il s’était déjà penché sur Arletty, il aime beaucoup les biopics de femmes emblématiques. Il m’a dit qu’en écrivant la pièce sur Dolto, il pensait déjà à moi pour le rôle, sans m’en avoir parlé au préalable.

Est-ce une biographie de Françoise Dolto, une inspiration de sa vie, une fiction ? 

C’est l’histoire de toute la vie de Dolto. De quatre ans à quatre-vingts ans. Il y n’y a pas de fiction. Éric Bu s’est inspiré de tout ce qu’il a lu d’elle et sur elle, et il a aussi travaillé avec la fille de Françoise, Catherine.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce personnage ? 

Tout m’a séduit dans ce personnage. Sa vie est passionnante. Son courage, sa liberté, sa ténacité sont des exemples de vie pour moi. Je ne savais pas grand-chose d’elle avant d’interpréter son rôle. Je me suis passionnée ensuite pour ses écrits. C’était une femme exceptionnelle d’intelligence et de clairvoyance. D’humanité et de positivisme aussi. Une grande humaniste, dont les propos sont toujours d’actualité.

Il y a une grande naïveté dans le personnage de Dolto, contrebalancée par une grande lucidité sur les êtres et la société qui l’entoure, y a-t-il des points de ressemblance entre vous et elle ?

C’est vrai, je me retrouve un peu en elle. Elle avait gardé en elle une part d’enfance, de joie de vivre, une certaine naïveté aussi, mais surtout un enthousiasme et une façon de voir la vie finalement très concrète. Elle disait : il faut dire les mots justes, il faut parler vrai. Comme les enfants qui sont sans filtre, sans tabou. Quant à moi, j’ai écrit de nombreuses chansons pour enfants (six albums et autant de spectacles), sur des sujets souvent délicats, des problématiques, des questions que les enfants se posent. Il y a de notre part à Françoise Dolto et moi, une volonté de réparer, de réconforter, de rapprocher les êtres aussi. Et puis son surnom c’était Raton, et le mien c’est Rat, alors...

La famille tient une place importante dans la constitution de la personnalité de Françoise Dolto. Ses parents, sa sœur, son psychanalyste, son Bon Ange Gardien ont-ils créé Dolto ?

Françoise a eu une enfance difficile, elle a été élevée par une mère très fragile psychologiquement, qui la maltraitait. Elle était destinée à devenir une bonne mère de famille au foyer, le destin de la plupart des femmes à l’époque. Elle a d’ailleurs élevé ses petits frères, car sa mère était incapable de s’en occuper. Elle était anéantie après le décès de sa fille, la grande sœur de Françoise partie à l’âge de 15 ans.

Françoise s’est très vite rendue compte des failles de l’éducation de son époque, elle voulait changer les choses, et en avait logiquement conclu qu’elle deviendrait “Médecin d’éducation”, pour éduquer les parents.

Et c’est ce qu’elle a fait !

Comme elle était en souffrance dans son enfance, elle s’était inventée un ange gardien pour veiller sur elle. Elle était très croyante. Donc oui, sa famille, la défaillance de sa mère, son père qui l’a aidée à s’émanciper, qui a cru en elle, son psychothérapeute, son ange gardien, tous ces personnages ont créé Dolto.

En quoi cette pièce touche à la fois et à l’intime et à l’universel ?

Cette pièce touche à la fois à l’intime et à l’universel. Et c’est pour cela qu’elle plaît à tous les publics. Ce n’est pas une pièce qui donne des leçons de psychanalyse. Au contraire, elle est très ludique, on apprend beaucoup de choses, mais tout est traité sous un angle humoristique, et le public s’amuse beaucoup. Il y a aussi des moments plus dramatiques, voire angoissants.

La mise en scène enlevée, ingénieuse, les dialogues percutants, mes deux partenaires Christine Gagnepain et Stéphane Giletta, qui jouent avec brio différents personnages, Françoise petite fille qui dit des choses déconcertantes pour ses parents, tout cela donne un ton très humoristique à la pièce. C’est une pièce pleine d’empathie et de bienveillance. Elle parle de respect, d’écoute, de vérité, de relations entre parents et enfants. Elle nous touche au plus profond de nous, elle parle à nos âmes.

Vous êtes entourée de deux comédiens qui interprètent neuf personnages. Comment le metteur en scène Éric Bu vous a t’il dirigés ?

Éric Bu est un directeur d’acteurs exigeant, mais pas dictateur ! Comme Dolto, il écoute et respecte les autres. Il a des idées précises de ce qu’il veut, une vraie vision de la mise en espace, et du travail de jeu des acteurs. Mais il n’impose rien dans la force. On peut proposer des choses, échanger. Il fait un travail intelligent, efficace et précis, mais dans la bienveillance. C’est vraiment très agréable de travailler avec lui. Il a su trouver en chacun de nous toutes les qualités scéniques exploitables.

Pour en revenir à la famille vous avez sorti dernièrement un roman intitulé La valise où la narratrice voyage au fil du temps qui passe, un peu comme dans Dolto, lorsque l’enfant paraît, c’est une forme de voyage intérieur et initiatique.

Oui, tout comme cette pièce, mon livre La Valise est un parcours de vie, de plusieurs vies, celles des membres de ma famille, mais surtout de mon père qui a eu un destin exceptionnel. Ce qui m’a permis de penser que rien n’est impossible, et m’a donné l’élan et le courage de choisir la vie qui me correspond et dont je rêvais. Une sorte de parcours initiatique en effet, avec aussi des déceptions, des renoncements, et beaucoup d’amour.

« Je pense beaucoup aux autres... »

Une confidence ?

Je suis hyperactive malgré moi ! Je rêve de ne rien faire !

Un acte de résistance ?

J’élève seule mes deux filles, chaque jour j’accomplis des actes de résistance.

Un signe particulier ?

J’avais les dents qui avançaient horriblement, et mes parents se sont obstinés à me faire porter des appareils dentaires, que j’égarais volontairement ou que je réussissais à casser. De guerre lasse, ils ont fini par abandonner. Ce qui explique qu’aujourd’hui je suis pourvue de deux grandes dents de rongeurs qui avancent, d’où mon surnom “Rat”, ou Raton.

Un message personnel ?

Peut-être, ce que je dis souvent à mes filles : Allez ! La vie est courte ! Allez !

Un talent à suivre ?

Ma fille Nina, qui est en deuxième année de l’école de musique de l'American School of modern music de Paris. Elle compose (pour le théâtre notamment), joue de la guitare et chante. Quand je la vois sur scène, je pleure de joie.

Ce que vous n’aimeriez pas que l’on dise de vous ?

Que je suis égoïste. Parce que oui, j’ai un ego surdéveloppé, mais je pense beaucoup aux autres, tout le temps.

Vos prochains projets ?

Je viens de retravailler une pièce que j’avais montée il y a dix-sept ans, Sur le Fil. J’espère la rejouer dans un an ou deux. Je viens aussi de terminer l’écriture d’un nouveau livre qui devrait sortir en janvier chez Prisma Éditions. Et nous avons une soixantaine de dates de tournée avec la pièce Dolto, de septembre prochain à avril. Et des lectures de mon livre La Valise. Le bonheur, quoi !

Publié le
18
.
07
.
2022
Par Jérôme Réveillère

Dans Lorsque Françoise paraît d'Éric Bu, qu'elle joue actuellement au Théâtre de l'Essaïon-Avignon, elle incarne la vie de Françoise Dolto. De ses blessures d'enfance à son discours et apports sur les relations parents-enfants, on découvre les moments clés de sa vie et comment la petite Françoise est devenue la "psychanalyste des enfants". Une pièce pleine de vie portée magistralement par Sophie Forte, et qui tout comme son héroïne, partage la même passion pour l'enfance !

Photo © Tchavdar Pentchev

« Écrire et faire rire... »

Qu'est-ce qui vous a fait aimer / choisir le théâtre ?

Je ne sais pas si je l’ai choisi. Je pense que la vie a choisi pour moi. J’ai toujours été la petite rigolote qui amusait la galerie. Je faisais rire pour être aimée, acceptée, et aussi pour tout dédramatiser, moi qui suis si anxieuse. C’est devenu une seconde nature. De la vie à la scène, il n’y avait qu’un pas.

Une rencontre artistique décisive ?

C’est justement quelqu’un que je n’ai pas vraiment rencontré : Raymond Devos. Je vivais à Lyon, ma maman m’a emmené le voir au théâtre des Célestins, je devais avoir dans les dix ans. C’était la première fois que j’allais au théâtre. J’en suis ressortie totalement emballée, et j’ai su, sans l’avouer, que je voulais faire ce métier. Enfin, la scène je n’étais pas sûre, mais écrire et faire rire, ça ne faisait aucun doute.

Je ne serais pas arrivée là si… ?

Si mes parents n’avaient pas cru en moi. J’ai suivi des études d’architecture à Lyon, par peur de monter sur les planches. Et puis une fois mon diplôme en poche, et après avoir croupi quelques mois dans un cabinet d’architectes, j’ai annoncé à mes parents que je voulais aller à Paris faire les cours Simon. Ils ont été surpris tout d’abord, puis très inquiets. Et finalement ils m’ont aidée et toujours encouragée. Ils étaient artistes tous les deux, papa dans la peinture et maman dans la mode, ils ont compris.

« Il y a de notre part à Françoise Dolto et moi, une volonté de réparer, de réconforter... »

Quel a été le déclencheur de Dolto, lorsque Françoise paraît ?

C’est Éric Bu qui en a eu l’idée. Il s’était déjà penché sur Arletty, il aime beaucoup les biopics de femmes emblématiques. Il m’a dit qu’en écrivant la pièce sur Dolto, il pensait déjà à moi pour le rôle, sans m’en avoir parlé au préalable.

Est-ce une biographie de Françoise Dolto, une inspiration de sa vie, une fiction ? 

C’est l’histoire de toute la vie de Dolto. De quatre ans à quatre-vingts ans. Il y n’y a pas de fiction. Éric Bu s’est inspiré de tout ce qu’il a lu d’elle et sur elle, et il a aussi travaillé avec la fille de Françoise, Catherine.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce personnage ? 

Tout m’a séduit dans ce personnage. Sa vie est passionnante. Son courage, sa liberté, sa ténacité sont des exemples de vie pour moi. Je ne savais pas grand-chose d’elle avant d’interpréter son rôle. Je me suis passionnée ensuite pour ses écrits. C’était une femme exceptionnelle d’intelligence et de clairvoyance. D’humanité et de positivisme aussi. Une grande humaniste, dont les propos sont toujours d’actualité.

Il y a une grande naïveté dans le personnage de Dolto, contrebalancée par une grande lucidité sur les êtres et la société qui l’entoure, y a-t-il des points de ressemblance entre vous et elle ?

C’est vrai, je me retrouve un peu en elle. Elle avait gardé en elle une part d’enfance, de joie de vivre, une certaine naïveté aussi, mais surtout un enthousiasme et une façon de voir la vie finalement très concrète. Elle disait : il faut dire les mots justes, il faut parler vrai. Comme les enfants qui sont sans filtre, sans tabou. Quant à moi, j’ai écrit de nombreuses chansons pour enfants (six albums et autant de spectacles), sur des sujets souvent délicats, des problématiques, des questions que les enfants se posent. Il y a de notre part à Françoise Dolto et moi, une volonté de réparer, de réconforter, de rapprocher les êtres aussi. Et puis son surnom c’était Raton, et le mien c’est Rat, alors...

La famille tient une place importante dans la constitution de la personnalité de Françoise Dolto. Ses parents, sa sœur, son psychanalyste, son Bon Ange Gardien ont-ils créé Dolto ?

Françoise a eu une enfance difficile, elle a été élevée par une mère très fragile psychologiquement, qui la maltraitait. Elle était destinée à devenir une bonne mère de famille au foyer, le destin de la plupart des femmes à l’époque. Elle a d’ailleurs élevé ses petits frères, car sa mère était incapable de s’en occuper. Elle était anéantie après le décès de sa fille, la grande sœur de Françoise partie à l’âge de 15 ans.

Françoise s’est très vite rendue compte des failles de l’éducation de son époque, elle voulait changer les choses, et en avait logiquement conclu qu’elle deviendrait “Médecin d’éducation”, pour éduquer les parents.

Et c’est ce qu’elle a fait !

Comme elle était en souffrance dans son enfance, elle s’était inventée un ange gardien pour veiller sur elle. Elle était très croyante. Donc oui, sa famille, la défaillance de sa mère, son père qui l’a aidée à s’émanciper, qui a cru en elle, son psychothérapeute, son ange gardien, tous ces personnages ont créé Dolto.

En quoi cette pièce touche à la fois et à l’intime et à l’universel ?

Cette pièce touche à la fois à l’intime et à l’universel. Et c’est pour cela qu’elle plaît à tous les publics. Ce n’est pas une pièce qui donne des leçons de psychanalyse. Au contraire, elle est très ludique, on apprend beaucoup de choses, mais tout est traité sous un angle humoristique, et le public s’amuse beaucoup. Il y a aussi des moments plus dramatiques, voire angoissants.

La mise en scène enlevée, ingénieuse, les dialogues percutants, mes deux partenaires Christine Gagnepain et Stéphane Giletta, qui jouent avec brio différents personnages, Françoise petite fille qui dit des choses déconcertantes pour ses parents, tout cela donne un ton très humoristique à la pièce. C’est une pièce pleine d’empathie et de bienveillance. Elle parle de respect, d’écoute, de vérité, de relations entre parents et enfants. Elle nous touche au plus profond de nous, elle parle à nos âmes.

Vous êtes entourée de deux comédiens qui interprètent neuf personnages. Comment le metteur en scène Éric Bu vous a t’il dirigés ?

Éric Bu est un directeur d’acteurs exigeant, mais pas dictateur ! Comme Dolto, il écoute et respecte les autres. Il a des idées précises de ce qu’il veut, une vraie vision de la mise en espace, et du travail de jeu des acteurs. Mais il n’impose rien dans la force. On peut proposer des choses, échanger. Il fait un travail intelligent, efficace et précis, mais dans la bienveillance. C’est vraiment très agréable de travailler avec lui. Il a su trouver en chacun de nous toutes les qualités scéniques exploitables.

Pour en revenir à la famille vous avez sorti dernièrement un roman intitulé La valise où la narratrice voyage au fil du temps qui passe, un peu comme dans Dolto, lorsque l’enfant paraît, c’est une forme de voyage intérieur et initiatique.

Oui, tout comme cette pièce, mon livre La Valise est un parcours de vie, de plusieurs vies, celles des membres de ma famille, mais surtout de mon père qui a eu un destin exceptionnel. Ce qui m’a permis de penser que rien n’est impossible, et m’a donné l’élan et le courage de choisir la vie qui me correspond et dont je rêvais. Une sorte de parcours initiatique en effet, avec aussi des déceptions, des renoncements, et beaucoup d’amour.

« Je pense beaucoup aux autres... »

Une confidence ?

Je suis hyperactive malgré moi ! Je rêve de ne rien faire !

Un acte de résistance ?

J’élève seule mes deux filles, chaque jour j’accomplis des actes de résistance.

Un signe particulier ?

J’avais les dents qui avançaient horriblement, et mes parents se sont obstinés à me faire porter des appareils dentaires, que j’égarais volontairement ou que je réussissais à casser. De guerre lasse, ils ont fini par abandonner. Ce qui explique qu’aujourd’hui je suis pourvue de deux grandes dents de rongeurs qui avancent, d’où mon surnom “Rat”, ou Raton.

Un message personnel ?

Peut-être, ce que je dis souvent à mes filles : Allez ! La vie est courte ! Allez !

Un talent à suivre ?

Ma fille Nina, qui est en deuxième année de l’école de musique de l'American School of modern music de Paris. Elle compose (pour le théâtre notamment), joue de la guitare et chante. Quand je la vois sur scène, je pleure de joie.

Ce que vous n’aimeriez pas que l’on dise de vous ?

Que je suis égoïste. Parce que oui, j’ai un ego surdéveloppé, mais je pense beaucoup aux autres, tout le temps.

Vos prochains projets ?

Je viens de retravailler une pièce que j’avais montée il y a dix-sept ans, Sur le Fil. J’espère la rejouer dans un an ou deux. Je viens aussi de terminer l’écriture d’un nouveau livre qui devrait sortir en janvier chez Prisma Éditions. Et nous avons une soixantaine de dates de tournée avec la pièce Dolto, de septembre prochain à avril. Et des lectures de mon livre La Valise. Le bonheur, quoi !