Jina Djemba

« Le théâtre m’a sauvée de ma timidité maladive »

Artiste aux multiples talents, elle se partage entre théâtre, cinéma et chant. Depuis 2018, elle irradie sur scène dans Miss Nina Simone, spectacle dans lequel elle interprète les derniers jours de la diva du jazz, mais aussi ses plus belles chansons. En attendant de reprendre ce rôle qui confirme son talent, elle nous décrit le théâtre de demain, revient sur son parcours et évoque Ring variations, une nouvelle version de la pièce de Léonore Confino.

« Je pense qu’il faudrait envisager un théâtre sans distinction... »

En quoi est-il essentiel de faire du théâtre aujourd’hui ?

L'expérience du plateau, la transmission d’un texte, de la pensée d’un auteur sont pour moi nécessaires. Le théâtre comme le cinéma reflètent à mes yeux la société, une sorte de témoignage de notre temps et d’un temps plus ancien lorsque l’on aborde des auteurs "classiques" qui se révèlent parfois prémonitoires.

Comment inventer le théâtre de demain ?

Je pense qu’il faudrait envisager un théâtre sans distinction, une sorte de fusion entre le privé et le public. Le Théâtre au sens large du terme, qu’il y ait une passerelle, un pont qui rallierait toutes les formes théâtrales. Je ne sais pas s’il serait question d’invention mais au contraire de faire confiance à "la pensée, la poésie nouvelle".

J’adore cette phrase d’Albert Camus : "Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude"

Quelles sont vos batailles pour la culture ?

Continuer de me battre pour faire exister mes projets envers et contre tout ! Épauler les autres à mon humble niveau.

Votre définition de la culture ?

La transmission essentielle, la curiosité, le goût, l’ouverture, la soif de découvertes. J’adore cette phrase d’Albert Camus : « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude ».

Votre relation au metteur en scène ?

J’entretiens une étroite relation d’amitié, de complicité, de confiance et de profonde estime avec Anne Bouvier. Nous parlons la même langue artistique et avons un humour, une sensibilité commune. Elle a toujours été mon guide et celle qui m’a encouragée. C’est en grande partie grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui. Nous co-mettrons (pour la première fois pour moi) en scène le spectacle Ring variations. C’est par ailleurs la marraine de mon fils.

Lecture "Ring variations" de Léonore Confino - Théâtre de l'Œuvre - 10/12/2020
Lecture "Ring variations" de Léonore Confino - Théâtre de l'Œuvre - 10/12/2020

« J’ai posé les yeux sur ma bibliothèque et je suis retombée sur "Ring"... »

Quels sont vos projets artistiques à venir ?

Ring variations de Léonore Confino que je vais co-mettre en scène avec Anne Bouvier et dans laquelle j’interprète le rôle féminin Camille aux côtés d’Amaury de Crayencour. Tout comme Miss Nina Simone, j’ai initié le projet et me suis entourée d’artistes que j’affectionne tout particulièrement. J’ai hâte ! En plus de projets de cinéma, de TV et de théâtre, je prépare mon EP avec mon amour Julien Vasnier (je chanterai en Russe, ma langue maternelle, en Français ma langue d’adoption et en Anglais ma langue de cœur). Cet EP sortira je l’espère très prochainement et je souhaite l’autoproduire.

Comment est né le projet Ring ?

Pendant le premier confinement, je cherchais un texte à monter après Miss Nina Simone, et comme j’en ai quelques-uns "en chantier" que j’ai écrits, donc en cours, j’ai posé les yeux sur ma bibliothèque et je suis retombée sur Ring la première version de Léonore Confino. Je l’ai contactée, nous avons beaucoup échangé et au fil des conversations elle a "repensé" certaines scènes de son texte initial qui serait dorénavant, comme un cycle évolutif tous les 7 ans.

L’envie que nous avons avec Anne et Léonore c’est de rendre le texte encore plus "actuel", en abordant comme une espèce d’accordéon "les vies" véritablement vécues ou non de ce couple

Quelle place occupe la musique dans le spectacle ?

La musique au même titre que la danse est inhérente au spectacle. Julien Vasnier sous le nom d’artiste Juneii signera toute la création sonore ainsi que toutes les compositions musicales originales du spectacle. Nous avons des désirs et des inspirations communes. Je trouve ces tranches de vie de couple très cinématographiques. La musique pulse au rythme des cœurs des deux protagonistes. Elle y aura une place fondamentale.

Qu'apporte selon vous cette nouvelle version ?

Le fait d’être trentenaires Amaury et moi, "couple mixte", jeunes parents, l’envie que nous avons avec Anne et Léonore c’est de rendre le texte encore plus "actuel", en abordant comme une espèce d’accordéon "les vies" véritablement vécues ou non de ce couple.

Pourquoi le choix d’un texte autour du couple ? 

Ça fait bien longtemps que je souhaitais aborder ces thèmes si ambigus, si complexes, si passionnants qu’imposent les questions du couple. C’est une source inépuisable et je trouve que Léonore Confino en parle divinement. Nos intentions retranscrites par Anne Bouvier qui co-mettra en scène le spectacle exprime parfaitement mon impulsion : “Que reste-t-il de la mémoire d’une histoire d’amour ? Comment notre esprit peut-il nous jouer des tours ? Comment s’arrange-t-on avec nos souvenirs ? Entre réalité et fiction, au croisement des points de vue, où se situe la vérité ?”

Que représente le couple pour vous ?

L’harmonie, le socle, la vie, la construction, apprendre sur soi et sur l’autre, grandir, évoluer ensemble même à 90 ans ! La confiance mutuelle, être une véritable équipe !

Croyez-vous au cap des sept ans dans la vie de couple ?

Non, je pense qu’il existe différents passages dans une vie de couple, dans une traversée commune, elle se présente à des moments différents pour chacun.

« J’aime être dans mon cocon avec les êtres que j’aime, j’ai un instinct de repli... »

Une confidence ?

Je rêve que chaque personne, quel que soit son cursus scolaire se retrouve sur un plateau  de théâtre. Le théâtre m’a sauvée de ma timidité maladive, il a été libérateur. J’ai fait mes gammes au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, j’ai eu la chance inouïe de côtoyer et d’être dirigée par des “penseurs du Théâtre”, de véritables “Artistes-Enseignants” avec toute la noblesse de l’expression, du terme. Grâce à eux et à mon amour absolu pour le théâtre classique notamment (j’ai eu l’honneur à 19 ans lors de mon entrée au Conservatoire de remporter le Prix Sylvia Montfort qui récompense l’espoir féminin de la Tragédie, c’est dire si j’affectionne ce répertoire), j'ai pu m’ouvrir et me révéler au monde.

Un signe particulier ?

Je suis, particulièrement dans mon cercle intime, avec mon mari et mon fils, une éternelle enfant joueuse. "Mon enfant intérieur" est omniprésent parfois. La petite Jina me rassure souvent…

Un acte de résistance ?

Continuer de créer. Si toutes les salles de spectacle fermaient à nouveau, je voudrais et je serais capable de jouer dans la rue, dans un car, dans une gare, dans un train ou un avion… Résister c’est créer.

Un vice caché ?

Je ne sais pas si on peut considérer ça comme "un vice" mais je suis très casanière, j’aime être dans mon cocon avec les êtres que j’aime, j’ai un instinct de repli qui, plus jeune, a pu me jouer des tours, des petits tours ! Et puis, je suis épicurienne, j’aime tout culinairement parlant !

Une chanson fétiche ?

How much would you cost de Matana Roberts (c’est la berceuse que je chante à mon fils Isaac) ou Les yeux noirs ou Katioucha des chansons russes que me chantait ma mère. Summertime de George Gershwin. J’affectionne particulièrement la version d’Ella Fitzgerald.

Un talent à suivre ?

Je pourrais en citer mille ! En ce qui concerne les acteurs et metteurs en scène, j’en aime tellement que je risque d’en oublier plus d’un ! Pour l’heure je me concentrerai plus particulièrement sur des chanteurs (Madjo, Nach...) mais aussi des danseurs chorégraphes qui m’inspirent et avec lesquels (pour certains) j’ai la grande chance de collaborer sur mon prochain projet notamment Mehdi Baki, Juneii, Feroz Salhouamide...

Avec Les Liaisons Dangereuses, j’ai rencontré mon mentor John Malkovich

Ce que vous n’aimeriez pas que l’on dise de vous ?

Que je fais ce métier, qui m’anime depuis ma tendre enfance, pour les mauvaises raisons. Que je manque de générosité.

« Avec... »

...Opening Night, j’ai eu envie de faire du cinéma.

...Impression, soleil levant de Claude Monet ou encore Riding with Death de Jean-Michel Basquiat, j’ai compris que le beau se niche partout à condition d’ouvrir les yeux avec sincérité.

...La naissance de Vénus de Sandro Botticelli, j’ai appris à savoir ce que signifie "d’être bouleversée devant un tableau".

...Ali : Une vie, une biographie de Mohamed Ali par Jonathan Eig et Dancers Upstairs film réalisé par John Malkovich, j’ai décidé d’adapter pour la première fois le roman d’un autre (Gilles Leroy) et de le transposer au Théâtre, de monter ma compagnie, de soulever des fonds, les miens et demander des aides à des proches et à l’État. J’ai appris à prendre des risques.

...Les Liaisons Dangereuses, j’ai rencontré mon mentor John Malkovich.

...Le Roi Lion et les films de Disney ou Pixar en général, j’ai commis le “délit” de la régression en enfance : tous les ans je ressens ce besoin comme un rituel de visionner à nouveau ceux que j’affectionne le plus comme une madeleine de Proust réconfortante... Je suis et resterai une éternelle enfant...

...Avatar, j’ai goûté au plaisir de l’émerveillement. À l’époque assise sur mon siège au cinéma j’ai eu le sentiment d’assister à une révolution technologique et même si je suis férue d’œuvres cinématographiques “plus anciennes” notamment issues de la nouvelle vague, j’étais heureuse de réaliser que j’assistais à un événement immense dans mes yeux d’adolescente.

« Mon message au public... »

Nos lendemains chanteront, j’y crois dur comme fer !

Publié le
22
.
12
.
2020
Par Jérôme Réveillère

Artiste aux multiples talents, elle se partage entre théâtre, cinéma et chant. Depuis 2018, elle irradie sur scène dans Miss Nina Simone, spectacle dans lequel elle interprète les derniers jours de la diva du jazz, mais aussi ses plus belles chansons. En attendant de reprendre ce rôle qui confirme son talent, elle nous décrit le théâtre de demain, revient sur son parcours et évoque Ring variations, une nouvelle version de la pièce de Léonore Confino.

Photo © Noel Manalili

« Je pense qu’il faudrait envisager un théâtre sans distinction... »

En quoi est-il essentiel de faire du théâtre aujourd’hui ?

L'expérience du plateau, la transmission d’un texte, de la pensée d’un auteur sont pour moi nécessaires. Le théâtre comme le cinéma reflètent à mes yeux la société, une sorte de témoignage de notre temps et d’un temps plus ancien lorsque l’on aborde des auteurs "classiques" qui se révèlent parfois prémonitoires.

Comment inventer le théâtre de demain ?

Je pense qu’il faudrait envisager un théâtre sans distinction, une sorte de fusion entre le privé et le public. Le Théâtre au sens large du terme, qu’il y ait une passerelle, un pont qui rallierait toutes les formes théâtrales. Je ne sais pas s’il serait question d’invention mais au contraire de faire confiance à "la pensée, la poésie nouvelle".

J’adore cette phrase d’Albert Camus : "Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude"

Quelles sont vos batailles pour la culture ?

Continuer de me battre pour faire exister mes projets envers et contre tout ! Épauler les autres à mon humble niveau.

Votre définition de la culture ?

La transmission essentielle, la curiosité, le goût, l’ouverture, la soif de découvertes. J’adore cette phrase d’Albert Camus : « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude ».

Votre relation au metteur en scène ?

J’entretiens une étroite relation d’amitié, de complicité, de confiance et de profonde estime avec Anne Bouvier. Nous parlons la même langue artistique et avons un humour, une sensibilité commune. Elle a toujours été mon guide et celle qui m’a encouragée. C’est en grande partie grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui. Nous co-mettrons (pour la première fois pour moi) en scène le spectacle Ring variations. C’est par ailleurs la marraine de mon fils.

Lecture "Ring variations" de Léonore Confino - Théâtre de l'Œuvre - 10/12/2020
Lecture "Ring variations" de Léonore Confino - Théâtre de l'Œuvre - 10/12/2020

« J’ai posé les yeux sur ma bibliothèque et je suis retombée sur "Ring"... »

Quels sont vos projets artistiques à venir ?

Ring variations de Léonore Confino que je vais co-mettre en scène avec Anne Bouvier et dans laquelle j’interprète le rôle féminin Camille aux côtés d’Amaury de Crayencour. Tout comme Miss Nina Simone, j’ai initié le projet et me suis entourée d’artistes que j’affectionne tout particulièrement. J’ai hâte ! En plus de projets de cinéma, de TV et de théâtre, je prépare mon EP avec mon amour Julien Vasnier (je chanterai en Russe, ma langue maternelle, en Français ma langue d’adoption et en Anglais ma langue de cœur). Cet EP sortira je l’espère très prochainement et je souhaite l’autoproduire.

Comment est né le projet Ring ?

Pendant le premier confinement, je cherchais un texte à monter après Miss Nina Simone, et comme j’en ai quelques-uns "en chantier" que j’ai écrits, donc en cours, j’ai posé les yeux sur ma bibliothèque et je suis retombée sur Ring la première version de Léonore Confino. Je l’ai contactée, nous avons beaucoup échangé et au fil des conversations elle a "repensé" certaines scènes de son texte initial qui serait dorénavant, comme un cycle évolutif tous les 7 ans.

L’envie que nous avons avec Anne et Léonore c’est de rendre le texte encore plus "actuel", en abordant comme une espèce d’accordéon "les vies" véritablement vécues ou non de ce couple

Quelle place occupe la musique dans le spectacle ?

La musique au même titre que la danse est inhérente au spectacle. Julien Vasnier sous le nom d’artiste Juneii signera toute la création sonore ainsi que toutes les compositions musicales originales du spectacle. Nous avons des désirs et des inspirations communes. Je trouve ces tranches de vie de couple très cinématographiques. La musique pulse au rythme des cœurs des deux protagonistes. Elle y aura une place fondamentale.

Qu'apporte selon vous cette nouvelle version ?

Le fait d’être trentenaires Amaury et moi, "couple mixte", jeunes parents, l’envie que nous avons avec Anne et Léonore c’est de rendre le texte encore plus "actuel", en abordant comme une espèce d’accordéon "les vies" véritablement vécues ou non de ce couple.

Pourquoi le choix d’un texte autour du couple ? 

Ça fait bien longtemps que je souhaitais aborder ces thèmes si ambigus, si complexes, si passionnants qu’imposent les questions du couple. C’est une source inépuisable et je trouve que Léonore Confino en parle divinement. Nos intentions retranscrites par Anne Bouvier qui co-mettra en scène le spectacle exprime parfaitement mon impulsion : “Que reste-t-il de la mémoire d’une histoire d’amour ? Comment notre esprit peut-il nous jouer des tours ? Comment s’arrange-t-on avec nos souvenirs ? Entre réalité et fiction, au croisement des points de vue, où se situe la vérité ?”

Que représente le couple pour vous ?

L’harmonie, le socle, la vie, la construction, apprendre sur soi et sur l’autre, grandir, évoluer ensemble même à 90 ans ! La confiance mutuelle, être une véritable équipe !

Croyez-vous au cap des sept ans dans la vie de couple ?

Non, je pense qu’il existe différents passages dans une vie de couple, dans une traversée commune, elle se présente à des moments différents pour chacun.

« J’aime être dans mon cocon avec les êtres que j’aime, j’ai un instinct de repli... »

Une confidence ?

Je rêve que chaque personne, quel que soit son cursus scolaire se retrouve sur un plateau  de théâtre. Le théâtre m’a sauvée de ma timidité maladive, il a été libérateur. J’ai fait mes gammes au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, j’ai eu la chance inouïe de côtoyer et d’être dirigée par des “penseurs du Théâtre”, de véritables “Artistes-Enseignants” avec toute la noblesse de l’expression, du terme. Grâce à eux et à mon amour absolu pour le théâtre classique notamment (j’ai eu l’honneur à 19 ans lors de mon entrée au Conservatoire de remporter le Prix Sylvia Montfort qui récompense l’espoir féminin de la Tragédie, c’est dire si j’affectionne ce répertoire), j'ai pu m’ouvrir et me révéler au monde.

Un signe particulier ?

Je suis, particulièrement dans mon cercle intime, avec mon mari et mon fils, une éternelle enfant joueuse. "Mon enfant intérieur" est omniprésent parfois. La petite Jina me rassure souvent…

Un acte de résistance ?

Continuer de créer. Si toutes les salles de spectacle fermaient à nouveau, je voudrais et je serais capable de jouer dans la rue, dans un car, dans une gare, dans un train ou un avion… Résister c’est créer.

Un vice caché ?

Je ne sais pas si on peut considérer ça comme "un vice" mais je suis très casanière, j’aime être dans mon cocon avec les êtres que j’aime, j’ai un instinct de repli qui, plus jeune, a pu me jouer des tours, des petits tours ! Et puis, je suis épicurienne, j’aime tout culinairement parlant !

Une chanson fétiche ?

How much would you cost de Matana Roberts (c’est la berceuse que je chante à mon fils Isaac) ou Les yeux noirs ou Katioucha des chansons russes que me chantait ma mère. Summertime de George Gershwin. J’affectionne particulièrement la version d’Ella Fitzgerald.

Un talent à suivre ?

Je pourrais en citer mille ! En ce qui concerne les acteurs et metteurs en scène, j’en aime tellement que je risque d’en oublier plus d’un ! Pour l’heure je me concentrerai plus particulièrement sur des chanteurs (Madjo, Nach...) mais aussi des danseurs chorégraphes qui m’inspirent et avec lesquels (pour certains) j’ai la grande chance de collaborer sur mon prochain projet notamment Mehdi Baki, Juneii, Feroz Salhouamide...

Avec Les Liaisons Dangereuses, j’ai rencontré mon mentor John Malkovich

Ce que vous n’aimeriez pas que l’on dise de vous ?

Que je fais ce métier, qui m’anime depuis ma tendre enfance, pour les mauvaises raisons. Que je manque de générosité.

« Avec... »

...Opening Night, j’ai eu envie de faire du cinéma.

...Impression, soleil levant de Claude Monet ou encore Riding with Death de Jean-Michel Basquiat, j’ai compris que le beau se niche partout à condition d’ouvrir les yeux avec sincérité.

...La naissance de Vénus de Sandro Botticelli, j’ai appris à savoir ce que signifie "d’être bouleversée devant un tableau".

...Ali : Une vie, une biographie de Mohamed Ali par Jonathan Eig et Dancers Upstairs film réalisé par John Malkovich, j’ai décidé d’adapter pour la première fois le roman d’un autre (Gilles Leroy) et de le transposer au Théâtre, de monter ma compagnie, de soulever des fonds, les miens et demander des aides à des proches et à l’État. J’ai appris à prendre des risques.

...Les Liaisons Dangereuses, j’ai rencontré mon mentor John Malkovich.

...Le Roi Lion et les films de Disney ou Pixar en général, j’ai commis le “délit” de la régression en enfance : tous les ans je ressens ce besoin comme un rituel de visionner à nouveau ceux que j’affectionne le plus comme une madeleine de Proust réconfortante... Je suis et resterai une éternelle enfant...

...Avatar, j’ai goûté au plaisir de l’émerveillement. À l’époque assise sur mon siège au cinéma j’ai eu le sentiment d’assister à une révolution technologique et même si je suis férue d’œuvres cinématographiques “plus anciennes” notamment issues de la nouvelle vague, j’étais heureuse de réaliser que j’assistais à un événement immense dans mes yeux d’adolescente.

« Mon message au public... »

Nos lendemains chanteront, j’y crois dur comme fer !